====== Ouvrages publiés / Published books====== ===== 2018 ===== === 2018 - Les auteurs syriaques et leur langue === {{:laboratoire:etudes_syriaques.jpg?100 |}}**Margherita Farina (ed.)** //Les auteurs syriaques et leur langue.// Paris : Geuthner, 2018. Etudes syriaques, 15. La langue et l’écriture syriaques constituent les marques identitaires les plus fortes, par lesquelles ces diverses communautés se définissent et autour desquelles elles se rassemblent. En même temps, la façon dont la langue syriaque est perçue et traitée au fil du temps et chez les différents auteurs est complexe et variable et nécessite une réflexion. Si certains la décrivent comme « la langue du Paradis », en l’identifiant avec la langue du premier homme, d’autres en soulignent le lien avec le grec, qui était dans l’Antiquité classique et tardive la langue de la culture et du savoir scientifique. C’est sur le modèle de la grammaire, de la rhétorique et de la logique grecques que se fondent les premières œuvres linguistiques syriaques, entre VIe et VIIIe siècle, et l’influence de ce premier modèle perdura jusqu’au XIIIe siècle. De fait, l’influence grecque en syriaque dépasse les limites de l’imitation littéraire et concerne à la fois l’orthographe et la structure du lexique et de la syntaxe. Elle se révèle même dans la perception que certains auteurs syriaques avaient de leur langue. Nous avons là un domaine de recherche relativement récent, où l’épigraphie et les études sur le contact linguistique nous offrent des perspectives tout à fait stimulantes. Avec la conquête islamique, les populations de langue syriaque sont confrontées aussi à la diffusion officielle de la langue arabe. Cette rencontre influe aussi sur la conception par les auteurs syriaques de la grammaire et, à partir du XIe siècle, plusieurs d’entre eux s’inspirent de la théorie linguistique arabe pour structurer leurs traités, tandis que d’autres organisent la résistance. Si, dans le domaine de la syntaxe, l’arabe propose une approche et des catégories qui ont finalement été, au moins partiellement, assimilées par le syriaque, sur d’autres questions fondamentales le syriaque garda plus solidement son identité. Il suffit de rappeler qu’aucun des plus grands grammairiens syriaques du Moyen Âge n’utilise la notion de la racine trilitère dans la description de la conjugaison verbale, ni celle de la dérivation nominale ou verbale. En dépit de l’importance du sujet pour l’appréhension de la culture syriaque, les études consacrées à l’histoire des sciences du langage sont relativement peu nombreuses. Ce volume se présente comme une première invitation à une approche interdisciplinaire de ce thème majeur, rassemblant les contributions de spécialistes de théorie grammaticale, de rhétorique, de logique, mais aussi de littérature, de linguistique comparée etc. Consulter le site de l’éditeur : https://geuthner.com/collection/etudes-syriaques/ === 2018 - Histoire des langues et histoires des représentations linguistiques ==== {{:laboratoire:colombat-raby-combettes-raby-siouffi.jpg?100 |}}**Sous la direction de Bernard Colombat, Bernard Combettes, Valérie Raby et Gilles Siouffi** //Histoire des langues et histoires des représentations linguistiques// Paris : Honoré Champion, 2018. Bibliothèque de grammaire et de linguistique. 564 p. ISBN : 9782745351050 Cet ouvrage rassemble les actes du colloque « Histoire des langues et histoire des représentations linguistiques », co-organisé par la SHESL, la SIDF, le laboratoire HTL et le GEHLF (équipe STIH) en janvier 2016. Les vingt-cinq contributions retenues ici explorent différents types d’interaction entre les deux champs disciplinaires que sont l’histoire des langues et l’histoire des théories linguistiques. Elles sont distribuées en trois parties thématiques : 1. théories et représentations de l’histoire des langues et de la linguistique ; 2. perspectives croisées sur les usages linguistiques et leurs analyses ; 3. normalisation, prescription, standardisation. Si la majorité des articles portent sur l’histoire du français et de ses analyses, d’autres langues et traditions linguistiques sont considérées : l’indo-européen, le latin et les langues romanes – l’occitan, le catalan, l’italien –, le sanskrit, le grec moderne, et le khaling rai. Ce sont autant de réflexions sur les façons d’articuler l’histoire des usages linguistiques et celle de leurs descriptions, hier et aujourd’hui. === 2018 - Liber de verbo : e codice Parisiensi 7491 ==== //Liber de verbo : e codice Parisiensi 7491//, **édition par Cécile Conduché**, Turnhout, Brepols, 2018, « Corpus Christianorum continuato Medievalis (CCCM 40E) », ISBN 978-2-503-57986-3, 264 p. Il s’agit de la première édition imprimée d’un traité sur le verbe latin composé probablement au cours du 8e siècle. Ce texte, d’auteur anonyme, nous est connu par un unique manuscrit originaire de la France du nord, Paris, BnF latin 7491. Ce traité complète notre connaissance d’un groupe de grammaires latines (Ars ambrosiana, Anonymus ad Cuimnanum, Malsachanus) liées aux milieux lettrés irlandais à l’orée de la renaissance carolingienne. L’édition de ce traité est essentielle pour comprendre l’organisation et le fonctionnement de la constellation d’opuscules scolaires qui a constitué le support concret de la renovatio studiorum carolingienne. ==== 2018 - Les théories de l'énoncé dans la grammaire générale==== {{:laboratoire:raby-enonce.jpg?100 |}}**Valérie Raby** //Les théories de l'énoncé dans la grammaire générale// Lyon : ENS Editions, 2018. Langage, 256 p. ISBN : 978-2-84788-697-9 Cet ouvrage, inscrit dans le champ de l'histoire et de l’épistémologie des idées linguistiques, propose une enquête historique sur la constitution de l’énoncé comme niveau d’analyse pertinent pour les théories linguistiques. Énoncé est ici un terme générique désignant une séquence linguistique perçue comme complète, supérieure au mot, et qui forme – au moins intuitivement et empiriquement – une unité de la communication. Les grammaires générales et françaises des xviie et xviiie siècles thématisent l’énoncé et en font la théorie, au moyen d’un réseau terminologique et notionnel associant proposition, période, phrase, unités alternativement conçues comme concurrentes, redondantes ou complémentaires. Cette étude s’attache aux modalités d’élaboration d’un statut syntaxique pour ces unités, ainsi qu’à la transformation du domaine d’objets de la grammaire qui en a résulté. ====2018 - Priscien lu par Guillaume de Champeaux et son école==== {{:laboratoire:couv-champeaux.jpg?100 |}}**Anne Grondeux et Irène Rosier-Catach.** //Priscien lu par Guillaume de Champeaux et son école : Les Notae Dunelmenses (Durham, D.C.L., C.IV.29). I. Introduction.// Turnhout : Brepols, 2017. Studia Artistarum, 43-1, 516 p. ISBN : 978-2-503-57442-4 **Anne Grondeux et Irène Rosier-Catach.** //Priscien lu par Guillaume de Champeaux et son école : Les Notae Dunelmenses (Durham, D.C.L., C.IV.29). II. Edition critique.// Turnhout : Brepols, 2017. Studia Artistarum, 43-2, 589 p. ISBN : 978-2-503-57443-1 Guillaume de Champeaux a enseigné les arts du langage, la grammaire, la dialectique et la rhétorique au début du XIIe siècle, Abélard son élève cite et discute souvent les opinions de « son maître ». Les différentes versions des Glosulae super Priscianum maiorem, des Glosulae super Priscianum minorem et les Notae Dunelmenses, cinq ensembles de « notes » sur Priscien (trois sur Priscien majeur, et deux sur Priscien mineur), auxquelles s’ajoutent des « notes » sur le De inventione de Cicéron, témoignent de l’enseignement grammatical de Guillaume et de son influence. On trouvera dans ce double volume une édition critique des Notae Dunelmenses, précédée d’une étude détaillée de l’enseignement qui y est contenu (histoire, maîtres, doctrines, textes grammaticaux, logiques et rhétoriques du même réseau). La méthodologie de cet ouvrage est fondée sur la complémentarité des approches, doctrinale et historique, afin de donner à lire le texte dans le contexte intellectuel qui a présidé à sa naissance. Les maîtres, les textes qu’ils commentent, leurs manuscrits sont les protagonistes de ce moment d’histoire qui a marqué de son empreinte la sémantique médiévale. ====2018 - Introduction du « Handbook of American Indian Languages » (1911)==== {{:laboratoire:couv-boas.jpg?100 |}}**Boas Franz**, //Introduction du « Handbook of American Indian Languages » (1911)//, Andrew Eastman et Chloé Laplantine (trad.), Limoges, Lambert-Lucas, 2018. Bilingues en Sciences Humaines, 208 p. ISBN : 978-2-35935-199-6 Franz Boas est né le 9 juillet 1858 à Minden en Westphalie dans une famille juive libérale ouverte aux Lumières. Il étudie les mathématiques et la physique à Heidelberg, Bonn et Kiel, passe sa thèse sur la couleur de l’eau de mer, s’oriente vers la géographie et part vivre en 1883 et 1884 en Terre de Baffin où il étudie l’influence de l’environnement sur l’histoire des Inuits. Pourquoi ce peuple s’est-il installé et développé dans un milieu aussi hostile ? Boas apprend la langue, étudie les mythes, le mode de vie et les coutumes et conclut à la primauté des facteurs culturels en anthropologie. Rentré à Berlin, il défend une thèse d’habilitation sur ce thème en 1886 puis constatant la montée de l’antisémitisme et du nationalisme et le peu de perspectives de carrière qui s’offre à lui en Allemagne, il émigre aux États-Unis où il multiplie les missions de recherche sur les cultures indiennes d’Amérique du Nord. En 1888, The Central Eskimo est publié par le Bureau of American Ethnology. Il est recruté à la Columbia University comme assistant en 1896, comme professeur en 1899. Il y mène de front enseignement, recherches, publications et responsabilités académiques, sans oublier son activité anti-nazie et l’organisation de l’accueil des savants allemands en exil. Il meurt le 21 décembre 1942 à New York, après avoir formé toute une génération d’anthropologues dont Edward Sapir et Margaret Mead.