Francesco Binaghi et Manuel Sartori. Fuṣḥā écrit contemporain : usages et nouveaux développement. Marseille : Diacritiques Editions, 2019. 271 p. ISBN : 979-10-97093-04-4
Suite au colloque qui s’est tenu à Aix-en-Provence en juin 2015, intitulé «Matériaux pour l’établissement de grammaires descriptives du fuṣḥā écrit contemporain. Entre norme(s) et pratiques au cours des 50 dernières années», ce recueil propose d’ouvrir la réflexion sur la langue arabe écrite contemporaine et, plus particulièrement, sur ce qui est réputé dans le monde arabe comme étant du fuṣḥā écrit contemporain (Contemporary Written Fuṣḥā – CWF).
À partir de données nouvelles, en termes de faits de langue, provenant d’un travail sur corpus écrits (littérature, presse, blogs, etc.) issus de divers supports (papier ou internet), ce recueil propose l’analyse de quelques aspects de cet arabe écrit contemporain. L’objectif est de rendre compte des évolutions notables de cette variété de langue, qui intéressent au premier chef la syntaxe, mais qui relèvent tout aussi d’évolutions sémantiques et d’usages sociolinguistiques.
Sous la direction d'Alin de Libera, Jean-Baptiste Brenet et Irène Rosier-Catch. Dante et l'averroïsme. Paris : Collège de France, Les belles lettres, 2019. (Docet Omnia,5) 428 p. ISBN 9782251449678
Dante averroïste ? Le plus grand poète du Moyen Âge fut-il le disciple du plus grand philosophe arabe ? La Divine Comédie place Averroès, l’auteur du « Grand commentaire » d’Aristote, en Enfer, et en Paradis son disciple latin Siger de Brabant qui, dans l’actuelle « rue du Fouarre » à Paris, mettait en syllogismes « des vérités importunes ». Jugement de Salomon ?
Ce volume collectif traite en détail l’un des chapitres les plus controversés de l’histoire comme de l’historiographie de la philosophie et de la théologie médiévales. Revisitant les textes philosophiques et poétiques de Dante, de la Vita nova au Convivio, au De vulgari eloquentia et à la Monarchia, examinant les productions et les thèses de ses contemporains, interlocuteurs, amis et adversaires, médecins, philosophes et poètes, rappelant et discutant les thèses de ses lecteurs anciens et modernes, les meilleurs spécialistes des domaines concernés, philosophes et italianistes, dressent le bilan de deux siècles d’études sur Dante, mais aussi sur Cavalcanti et sur l’averroïsme latin.
Suivant trois grands axes, le langage et la pensée, les émotions, la politique, c’est au coeur de l’histoire et de la culture européennes, à Paris, à Florence, sur les routes de l’exil, que les contributions ici rassemblées plongeront lectrices et lecteurs amoureux de Dante, de l’Italie et de la littérature.
Jean Baumgarten, Irène Rosier-Catach et Pina Totaro (eds.) Spinoza, philosophe grammairien : Le Compendium grammatices linguae hebraeae. Paris : CNRS Editions, 2019. (Cahiers Alberto-Benveniste) 293 p. ISBN 978-2-271-11895-0
L’Abrégé de grammaire hébraïque de Baruch Spinoza (le Compendium grammatices linguae hebraeae) parut en 1677 à Amsterdam dans l’édition latine de ses oeuvres posthumes. Il avait été rédigé à la demande de ses amis qui s’intéressaient à l’étude de l’hébreu et connaissaient ses compétences en la matière. L’intention explicite de Spinoza dans cet ouvrage avait été d’expliquer la grammaire hébraïque « selon la méthode géométrique » et d’écrire une grammaire d’une langue vivante plutôt que celle de la langue biblique. De toutes ses oeuvres, celle-ci, inachevée, est la moins connue et étudiée, et fut longtemps considérée comme un texte marginal. Les contributions publiées dans le présent ouvrage tendent à resituer le Compendium dans le contexte culturel, linguistique, religieux et intellectuel de l’Europe du xviie siècle. Elles visent à en éclairer les sources, à analyser la méthode élaborée par Spinoza dans sa grammaire, à mettre en rapport ses idées linguistiques avec les principes de sa philosophie, en particulier celles du Traité théologico-politique. Ainsi l’Abrégé pourrait-il être reconsidéré comme une création originale et essentielle au sein du corpus spinoziste.
Brian Merrilees, William Edwards et Anne Grondeux (eds) Le dictionnaire Aalma : les versions Saint-Omer, BM 644, Exeter, Cath. Libr 3517 et Paris, BnF lat. 13032. Turnhout : Brepols, 2019. (Corpus christianorum. Continuatio Medievalis. Lexica Latina Medii Aevi; VI) . LXIII-955p. ISBN 978-2-503-57519-3
L’Aalma est un épitomé bilingue latin-français du Catholicon de Balbi dont on connaît quatorze manuscrits. Il s’agit d’un des plus importants glossaires bilingues du Moyen Âge occidental. L’Aalma suit un autre groupe de glossaires latins-français, l’Abavus, dont quatre versions ont été publiées par Roques en 1936, dans le premier volume du Recueil général des lexiques français du moyen âge. Sont ici représentés trois manuscrits, Paris, BnF lat. 13032, Saint-Omer, Bibliothèque municipale 644 et Exeter, Bibliothèque de la Cathédrale, 3517.
Rodolfo Cerrón-Palomino, Álvaro Ezcurra Rivero & Otto Zwartjes (eds). Lingüística misionera: Aspectos lingüísticos discursivos, filológicos y pedagógicos. Lima: Pontificia Universidad Católica del Perú, Fondo Editorial/ Aleph Impresiones S.R.L, 2019. 446 p. ISBN: 978-612-317-506-1
Selected papers of the VIIIth International Conference on Missionary Linguistics, March 2014 / Actes de colloque de la VIIIeme conférence internationale sur la linguistique missionnaire, Mars 2014.
Les vocabulaires, grammaires, textes doctrinaux, catéchismes, confessionnaux et sermonnaires des langues amérindiennes produits par des religieux, au cours du XVIème et XVIIème siècles, sont le résultat d’un effort pour comprendre les difficultés pédagogiques et pastoraux de l’évangélisation coloniale. Les missionnaires européens ont dû examiner des langues bien différentes, au niveau typologique, de celles de la branche latine, et les adapter aux exigences d’écriture et d’expression des concepts chrétiens.
Ce livre est centré sur des questions de linguistique missionnaire, en particulier en Méso-Amérique et en Amérique du Sud, qui s'inscrivent dans ce cadre historique. La première partie est consacrée à la réflexion sur les aspects linguistiques et pédagogiques des grammaires, vocabulaires et « cartillas » ; la deuxième partie se propose d’étudier les modèles discursifs et stylistiques utilisés par les missionnaires ; la troisième partie se concentre sur la documentation linguistique à l'époque coloniale.
Des spécialistes d'universités américaines et européennes ont collaboré à cet ouvrage.
Alicja Kacprzak, Radka Mudrochová, Jean-François Sablayrolles (eds). L’emprunt en question(s). Limoges : Lambert-Lucas, 2019. La lexicothèque. 198 p. ISBN : 978-2-35935-230-6
Fruit de plusieurs années de travail d’un groupe international de recherche sur la néologie par emprunt dans diverses langues d’Europe, ce livre collectif a trois objectifs principaux, tous d’orientation plutôt théorique : • l’examen du concept d’emprunt, d’abord par contraste avec des notions connexes (xénisme, pérégrinisme, etc.), puis par l’étude de diverses conceptions nationales où des linguistes ont imprimé leur marque en ce domaine ; • l’examen de la réception des emprunts dans plusieurs pays et des discours tenus à leur sujet tant par des instances officielles publiques ou privées que par la communauté des locuteurs, en fonction des époques et des circonstances ; • enfin l’analyse de la pratique lexicographique (entre accueil et refus, avec des différences de marquage, etc.) et la veille néologique semi-automatique dont les nouveaux emprunts sont des éléments non négligeables.
Ouvrage publié avec le soutien de la DGLFLF (France), de l’Université de Łódź (Pologne), de l’Université Charles de Prague (République tchèque), du Centre National de la Recherche Scientifique, laboratoire Histoire des Théories Linguistiques (HTL) UMR 7597.
Jean-Marie Fournier, Aimée Lahaussois, Valérie Raby (eds) Grammaticalia : hommage à Bernard Colombat. Lyon : ENS Éditions, 2019. Langages, 320 p. ISBN : 979-10-362-0085-5
Cet ouvrage présente une collection d’études en histoire de la linguistique en hommage à Bernard Colombat, spécialiste internationalement reconnu des traditions grammaticales latine et française, et maître d’œuvre de nombreux projets numériques et éditoriaux, collectifs et individuels.
Les contributions reflètent les intérêts très divers de Bernard Colombat et sont articulées en quatre grandes thématiques : la catégorisation des mots, les auteurs et œuvres remarquables dans l’histoire de la linguistique, les outils linguistiques (corpus, dictionnaires, bases de données), enfin des études correspondant à des perspectives transversales. Les sources analysées couvrent un empan temporel très large de l’histoire de la linguistique, allant de sources sanskrites, grecques, et latines aux grammaires descriptives modernes, en passant par les traités arabes, les manuscrits médiévaux, et les grammaires de la Renaissance.
Cette grande diversité de thèmes et de sources fait de l’ouvrage une ressource précieuse pour les linguistes non historiens, pour les étudiants abordant pour la première fois ce vaste domaine, et pour un lecteur généraliste : les articles rassemblés témoignent de l’ampleur de la carrière scientifique de Bernard Colombat, et de sa capacité à fédérer des recherches très diverses pour offrir une vision riche et nuancée de la réflexion linguistique à travers les âges.
Cette grande diversité de thèmes et de sources fait de l’ouvrage une ressource précieuse pour les linguistes non historiens, pour les étudiants abordant pour la première fois ce vaste domaine, et pour un lecteur généraliste : les articles rassemblés témoignent de l’ampleur de la carrière scientifique de Bernard Colombat, et de sa capacité à fédérer des recherches très diverses pour offrir une vision riche et nuancée de la réflexion linguistique à travers les âges.
Georgeta Cislaru et Vincent Nyckees Le partage du sens : approches linguistiques du sens commun Londres : ISTE éditions, 2019. Les concepts fondateurs de la philosophie du langage. 326 p. ISBN 9781784055417
Parler, écrire, échanger, c’est faire l’expérience d’un partage du sens plus ou moins réussi, mais toujours attendu, sur le fond d’un monde de représentations et de perceptions présumées communes. Fondées sur des faits linguistiques empiriques circonscrits et des problématiques clairement définies, les études ici rassemblées analysent les mécanismes, régularités, stratégies qui soustendent ou affectent une telle expérience. En examinant des données issues de champs divers (interaction, discours, variation, etc.) dans leur relation avec la notion complexe de sens commun, l’ouvrage montre combien la question du partage du sens renouvelle le regard porté sur l’intercompréhension linguistique. Celle-ci n’est plus considérée dans cette perspective comme un postulat soustrait à tout questionnement, mais comme le produit d’une dynamique entre interlocuteurs mobilisant un commun plus ou moins stabilisé, voire parfois problématique. Le partage du sens apporte ainsi sa contribution à une modélisation opératoire de l’intercompréhension dans les langues.
Jules-César Scaliger. Edition et traduction par Pierre Lardet, Geneviève Clérico et Bernard Colombat. De cavsis lingvae latinae / Des causes de la langue latine. Genève : Droz, 2018. (Travaux d’humanisme et renaissance, 594) 2 vol., 2222 p. ISBN : 978-2-600-05850-6
Le De causis linguae Latinae (1540) de Jules-César Scaliger constitue un maillon essentiel dans l’histoire de la grammaire latine et plus généralement dans l’histoire des théories linguistiques. Il ne s’agit pourtant pas d’une grammaire latine au sens habituel du terme, avec ses règles et ses paradigmes, mais d’une réflexion philosophique sur les fondements de la langue latine, et même sur les fondements du langage en général. Les treize livres, de taille inégale, comportent une phonétique (livres 1 et 2), l’examen du mot (dictio, livre 3) et de ses classes (livres 4 à 11), avant de traiter des figures de construction (livre 12), de l’étymologie et de l’analogie (livre 13). La présente édition propose, dans le premier volume : une introduction (en deux parties : « Scaliger, philosophe des savoirs du langage et des langues », par P. Lardet ; « le De causis dans l’histoire des idées linguistiques », par G. Clerico et B. Colombat) ; le texte latin ; des notes critiques ; neuf index ; une bibliographie de plus de 600 titres. Le second volume comporte l’ensemble de la traduction avec une abondante annotation qui replace le De causis dans le contexte de son élaboration et de sa rédaction.
Aimée Lahaussois & Marine Vuillermet (eds). Methodological Tools for Linguistic Description and Typology. Honolulu : University of Hawai'i Press, 2019. Language Documentation and Conservation Special Publication, 16. 196 p. ISBN: 978-0-9973295-5-1
This volume is an outcome of a collaborative multi-year research project on Questionnaires for linguistic description and typology. For the purposes of the project, we use Questionnaire (with a capital Q) as a general term to cover any kind of methodological tool designed to elicit linguistic expressions, including word lists, visual stimuli, descriptive templates, field manuals, and the like. This volume thus brings together articles about written questionnaires and visual stimuli, which due to their epistemological differences are rarely considered together, and treats them as sub-types of the large category of methodological tools that help linguists carry out descriptive and comparative work.