Ceci est une ancienne révision du document !
dirigée par Béatrice Godart-Wendling
ISTE éditions
Cette série a pour double objectif :
Les titres en français sont tous proposés en version numérique et en version papier (www.iste-editions.fr) et les ouvrages sont également publiés en anglais en co-édition avec WILEY ou ELSEVIER qui en assurent la diffusion mondiale ( www.iste.co.uk).
A la recherche de la présupposition dirigé par Béatrice Godart-Wendling (HTL, UMR 7597, CNRS / Université Paris Diderot) et Layla Raïd (Université de Picardie Jules Verne, CURAPP-ESS, UMR 7319)
Résumé :
L’énoncé « Où avez-vous mis le corps ? » présuppose qu’il y a un cadavre et que vous l’avez caché. La plupart de nos échanges langagiers sont ainsi porteurs de présuppositions qui contraignent sémantiquement et pragmatiquement nos prises de parole. La conceptualisation de ce phénomène est complexe et nécessite de mettre en œuvre une théorie du contenu qui distingue l’objet déclaré de l’énonciation de ce qui est exprimé tacitement.
Des mondes antiques aux sciences du langage contemporaines, A la recherche de la présupposition sonde l’histoire des systèmes linguistiques, philosophiques et logiques, afin de dégager les différentes théorisations de ce concept devenu central au XXe siècle dans la philosophie du langage. La première partie explore la présupposition dans l’analyse linguistique antique, médiévale et classique. La seconde partie examine, aux XIXe et XXe siècles, les différentes approches pragmatiques, cognitives ou formelles, et présente les apories et questionnements actuels soulevés par la présupposition.
Cliquer ici pour consulter la table des matières et l'introduction de l'ouvrage
dirigé par Bruno Ambroise (CURAPP-ESS, UMR 7319, CNRS/Université de Picardie)
Résumé :
« Je te promets de venir », lorsqu'il est dit sérieusement, engage plus le locuteur qu'il ne décrit quelque chose à son propos. De la même façon, lorsque le maire marie un couple, il opère au moyen du langage une modification dans le réel qui excède la simple description. C'est pour rendre compte de ces effets du langage dans et sur le réel qu'a été forgé, au cours du XXème siècle, le concept de « speech act ». Ce qu'on pense au moyen de ce concept opère une véritable révolution dans l'appréhension du langage, qui ne se réduit dès lors plus à un moyen discursif pour dire le monde, mais devient un véritable instrument pour le modifier. Bien sûr, cette capacité du langage n'avait pas été totalement ignorée auparavant : on la retrouve, non pas chez Aristote qui repéra simplement des effets rhétoriques du discours indexés sur l'argumentation, mais plus tard, chez les Médiévaux qui, tant en théologie qu'en droit, tant dans la tradition chrétienne qu'islamique, ont relevé les effets décisifs que le langage pouvait avoir dans ces domaines. L'ouvrage retrace ainsi la conceptualisation qui a pu être opérée de ces effets singuliers du langage, depuis la pensée médiévale jusqu'à leur dénomination comme « actes sociaux » chez Reinach, puis comme « speech acts » chez Austin et Searle, avant d'analyser les évolutions plus récentes de cette conceptualisation en philosophie contemporaine, en linguistique et en logique. Opérant une véritable analyse réflexive du concept de « speech act », en explorant ses histoires qui appartiennent à des domaines divers, allant de la philosophie du langage à la linguistique, de la pragmatique aux perspectives formelles, ce volume entend offrir pour la première fois un regard exhaustif sur ce que le concept permet de penser (et ne permet pas de penser) à propos du langage.
Table des matières : Introduction (B. AMBROISE) : « De la signification du concept d’acte de parole pour la philosophie » [+ remarques sur les traductions de « speech act »]
I – Archéologie du concept
- I. ROSIER-CATACH (CNRS/EPHE) : « L'efficacité du langage dans la pensée médiévale. »
- P. LARCHER (U. Aix-Marseille) : « Le performatif dans la tradition linguistique arabe. »
- O. CAYLA (EHESS) : « L'efficacité du langage en droit et philosophie du droit. »
- J. BENOIST (U. Paris 1) : « Le concept de “force“ (Kraft) chez Frege. »
- CL. MAJOLINO (U. Lille 3) : « A. Reinach et les actes sociaux. »
- L. CESALLI, J. FRIEDRICH et alii. (U. Genève) : « A. Marty et la tradition austro-allemande (Bühler, etc.) »
- CH. CHAUVIRE (U. Paris 1) : « C. S. Peirce et l'acte de langage. »
- M. SBISA (U. Trieste) : « J. L. Austin, le locutoire, l'illocutoire et le perlocutoire. »
II – Héritages, transformations, débats
- M. DE FORNEL (EHESS) : « Le devenir des actes de parole en anthropologie linguistique. »
- CH. MUTEAU-JAOUEN (U. Grenoble-Alpes) : « E. Benveniste, Ducrot et la tradition linguistique française. »
- [Sous réserve] F. RECANATI (CNRS/EHESS) : « La théorie des actes de langage chez Searle et dans la pensée contemporaine. »
- J. NAVARRO-REYES (U. Séville) : « Intention versus convention dans les actes de parole. »
- D. VERNANT (U. Grenoble-Alpes) : « Le traitement logique des actes de discours. »
- J.-M. DURAND-GASSELIN (Lycée Voltaire, Orléans) : « La dimension politique des actes de discours : Habermas, Apel, etc. »
- B. AMBROISE (CNRS) : « La reprise des enjeux par la philosophie inférentialiste : R. Brandom, M. Lance & R. Kukla. »
dirigé par Christophe Al-Saleh (Université de Picardie, CURAPP-ESS, UMR 7319) et Michel Charolles (Université Sorbonne Nouvelle, CNRS / Lattice)
Résumé :
Parler une langue, maîtriser le langage, suppose d’être capable d’adapter très précisément ce que l’on dit à ce qui vient d’être dit. Participer à une conversation demande à la fois d’ajuster la pertinence de sa propre contribution à l’échange en cours et de comprendre comment ce que disent les autres prolonge ce qui a été dit jusque-là. Dans certains cas, comme la communication par allusions, chère aux diplomates, cette maîtrise de la pertinence est poussée dans ses extrêmes.
Mais qu’est-ce qu’être pertinent? Et, plus largement, qu’est-ce que la pertinence? Les questions sur la pertinence sont en lien étroit avec la question de savoir ce qui permet d’établir la cohérence et la cohésion des discours. Depuis l’article fondateur de Grice, publié en 1975, “Logique et conversation”, de nombreuses disciplines se sont emparées de ces notions, que ce soit en linguistique, en philosophie du langage, en logique, en anthropologie cognitive, en psychologie, et, plus généralement, en sciences cognitives. A tel point que cette notion conçue pour qualifier des contributions linguistiques, semble également pouvoir se prêter à l’explication et à la compréhension de phénomènes qui ne sont pas a priori linguistiques comme les comportements ou les états mentaux. On peut ainsi se demander s’il est pertinent pour une personnalité de se rendre en tel lieu symbolique, par exemple, ou, pour ce qui concerne les états mentaux, si des croyances comme des superstitions ont une pertinence quelconque quand c’est un dirigeant politique qui les entretient …
Ce foisonnement scientifique et l’extension de ces notions rendent nécessaire une clarification à la fois du champ des approches fondées sur la pertinence, en les différenciant selon les disciplines scientifiques, et selon les attendus théoriques et philosophiques, mais également de l’histoire de cette notion. Car, si c’est bien l’article de Grice qui a mis en avant la notion de pertinence, les antécédents et les précurseurs de la pertinence n’ont pas fait l’objet d’une clarification historique et conceptuelle. Le but de ce volume est donc de répondre à trois exigences : cartographier la pertinence, la cohérence et la cohésion dans les travaux contemporains, tracer l’origine de ces notions et faire le point sur l’évolution des usages auxquels elles ont pu donner lieu dans les différentes disciplines où elles ont été utilisées.
Les différentes contributions s’inscrivent dans ce parcours. La contribution de Jocelyn Benoist inscrit ces notions dans la tradition philosophique de réflexion sur le langage et la connaissance. La contribution de Christophe Al-Saleh établit les apports de Grice, et s’intéresse à la différence entre principe de pertinence et principe de charité dans l’interprétation. Louis de Saussure présente la théorie de la pertinence de Sperber et Wilson et Sandrine Zufferey passe en revue les travaux expérimentaux qu’elle a suscités. Sandra Laugier cherche à retrouver une conception de la pertinence proche des usages, en s’appuyant sur la philosophie de l’ordinaire (Austin, Wittgenstein, Cavell). Michel Charolles présente les travaux de linguistique sur la cohérence et cohésion des textes, volet qui est complété par la contribution de Saveria Colonna qui porte sur la compréhension / production de textes selon qu’ils satisfont ou non à ces critères. Enfin, François Rivenc présente les logiques qui s’intéressent aux déductions mathématiques réelles, guidées, semble-t-il, elles aussi, par un souci de “pertinence”.
Table des matières :
4. Proposition, Phrase et Enoncé : Franck Neveu (Université Paris IV, CNRS / STIH)
5. Sens commun : Georgeta Cislaru (Université Sorbonne Nouvelle, CNRS / Syled) et Vincent Nyckees (Université Paris Diderot, HTL UMR 7597)
6. Déixis et Anaphore : Louis de Saussure (Université de Neuchâtel, Suisse)
7. Usage : Béatrice Godart-Wendling (HTL, UMR 7597, CNRS / Université Paris Diderot) et Sandra Laugier (Université Paris I, ISJPS)
8. Implicature : Claire Beyssade (Université Paris 8, CNRS UMR 7023)
9. Intention : Laurent Cesalli (Université de Genève), Leone Gazziero (CNRS / STL, UMR 8163, Université de Lille 3) et Claudio Majolino (CNRS / STL, UMR 8163, Université de Lille 3)
10. Convention : Martine Pécharman (EHESS / CNRS, CRAL, UMR 8566)
11. Contexte : Gerda Hassler (Université de Potsdam, Allemagne)
12. Quantification : Frédéric Goubier (Université de Genève, Suisse)
13. Référence et signification : Bernard Bosredon (Université Sorbonne Nouvelle) et Irène Tamba (EHESS / CRLAO)
14. Le concept d’acte de parole à l’épreuve des faits : Bertrand Masquelier (CNRS / LACITO, UMR 7107)
15. Déixis et Anaphore au travers des langues : Paulette Roulon-Doko (CNRS / Llacan, UMR 8135)