Dans le cadre de la convention Paris 3 – Unicamp (Brésil, Campinas), outre les séjours qui ont donné lieu à l’animation de plusieurs séminaires à Campinas, accueil de plusieurs doctorants dans le cadre de stage doctoraux : Thiago Campos (mars-avril 2012 ; direction Carolina Rodriguez, Unicamp), Fabi Jesus (mars-avril 2012 ; direction Carolina Rodriguez, Unicamp), Leandro Alvez Diniz (septembre 2010- février 2011, direction Monica Zoppi, Unicamp ; « “Política linguística do Estado brasileiro na contemporaneidade: a institucionalização de mecanismos de promoção da língua nacional no exterior”, ») ; Julie Kellen de Campos Borges (mars 2008- février 2009, direction Carolina Rodriguez, Unicamp ; « Les désignations des étrangers dans les politiques publiques d’immigration de l’état de São Paulo : la production de la différence »). Séjours en 2013 de Michele Schmidt (stage doctoral du 15 mai au 15 décembre) ; et de Vanise Medeiros (Universidade Federal Fluminense, Niteroi, Rio de Janeiro) pour un séjour post-doctoral d’une année (août 2013- septembre 2014).
(sollicitions récentes)
Membre du comité scientifique de nombreux colloques, dont récemment :
De 1990 à 1998, membre du conseil d'administration et vice président de la Société d'Histoire et d'Épistémologie des Sciences du Langage (SHESL), membre du conseil d’administration également pour la période 2004 - 2012,.
De septembre 2004 à février 2008, président de la Société d'Histoire et Epistémologie des Sciences du Langage.
Projet international conduit en collaboration avec Bernard Colombat (Paris-Diderot) et Wendy Ayres Bennett (Cambridge)
Il s’agit de la préparation d’une base de données des grammaires, des remarques et des traités sur la langue française comportant les textes les plus connus et les plus représentatifs, mais également de nombreux textes mineurs, tout aussi représentatifs du climat intellectuel et de l'outillage conceptuel d'une époque, et par là propres à permettre l'appréhension empirique d'une tradition. Une édition diplomatique des textes est préparée, enrichie par un balisage répondant au cahier des charges imposé par l’interrogation dans des champs comme : le métalangage, les exemples, la langue des exemples, les citations, les auteurs cités, les grammairiens cités, etc. Les textes ont été préparés par une équipe de 36 collaborateurs répartis dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, en deux équipes travaillant en étroite collaboration placées respectivement sous la responsabilité de Bernard Colombat et Jean-Marie Fournier pour le corpus des grammaires, et sous celle de Wendy Ayres Bennett pour le corpus des remarques.
\\La première tranche de la base publiée comporte trois volets :
i) corpus des grammaires françaises de la Renaissance (dir. B. Colombat & J.-M. Fournier) [ 21 ouvrages ;17 auteurs], ii) corpus des grammaires françaises du 17e siècle (dir. B. Colombat & J.-M. Fournier) [ 12 ouvrages ; 12 auteurs], iii) corpus des remarques sur la langue française (dir. W. Ayres-Bennett) [15 ouvrages ; 11 auteurs], Classiques Garnier numérique 2010. [48 ouvrages, 40 auteurs, 3 359 322 mots, nombre de signes : 35 703 025 ; nombre total de balises : 1 988 923]
Mes études du développement et de la circulation du matériel conceptuel dans le corpus des grammaires françaises ont porté sur un certain nombre de ‘domaines d’objets’, dont la liste reste ouverte. J’envisage en effet dans les années à venir de continuer cette exploration notamment dans le cadre de l’élaboration collective d’une Histoire générale de la grammaire française. Mes travaux ont portés jusqu’ici sur : le temps et l’aspect (cf. Histoire de la théorie des temps dans les grammaires françaises, parution annoncée pour mars 2013 chez ENS Editions) ; les unités sonores, et la question de l’élaboration d’une théorie des sons à l’âge classique ; le traitement des parties du discours dans le long terme de la tradition (notamment l’article, le nom, l’interjection ; et des problèmes plus généraux de sémantique nominale et d’élaboration d’une théorie de la référence) ; la discursivité grammairienne (le traitement des exemples, des règles, l’histoire et la circulation de la terminologie, la formalisation, la réflexivité…)
(programme transversal de l’UMR Histoire des théories linguistiques)
Les grammaires, dans leur matérialité, se présentent comme des configurations de discours caractérisées par certaines constantes comme l'existence d'énoncés que l'on peut définir comme exemples, et d'autres que l'on peut définir comme règles. Les axes de travail concernent notamment i) la mise en discours de la ‘règle’ dans des traditions grammaticales différentes ; ii) le statut épistémologique du contenu des règles (stabilité ou instabilité sur le long terme ; aménagements, inventions possibles…) ; iii) la relation entre histoire de la description et histoire de la langue.
L’ouvrage présentera une introduction un certain nombre d’études synthétiques du texte de la GGR, faisant ainsi le point sur un certain nombre de question traitées par les Messieurs : la théorie des sons, la théorie des parties du discours, la détermination, la théorie de la proposition, le relatif, les temps, etc. L’annotation, abondante (au moins égale au volume de texte) vise à éclairer l’usage des termes et des concepts mobilisés par les auteurs, en apportant des informations sur leur histoire, le contexte dans lequel s’inscrit le traitement de telle question, mais également, chaque fois que cela présente un intérêt, l’horizon de projection du texte, en l’occurrence ses réceptions successives.
Les travaux des historiens des idées linguistiques, y compris lorsqu’ils prennent en compte la longue durée, sont généralement des études longitudinales, conduites en quelque sorte du point de vue d’une tradition nationale. Les liens profonds avec l’origine antique des modèles descriptifs sont depuis longtemps l’objet d’études. En revanche, la circulation des idées, des concepts, des termes, dans l’espace constitué par des langues-objets apparentées (l’espace roman par exemple) a jusqu’ici été peu étudiée. Un certain nombre de questions présentent des contours analogues (mais par identiques) par exemple dans les grammaires du français, de l’espagnol, du portugais, de l’italien, composées à la Renaissance et à l’âge classique : les articles, les temps, certains phénonèmes d’accord, l’auxiliation… J’envisage de développer de façon plus systématique cet axe de recherche au cours des années à venir (cf. thèse en cours sous ma direction d’Alejandro Diaz Villalba ; et dernières publications en cours).
Cet ensemble de pistes de travail et de projets est articulé autour de la notion centrale d’outillage des langues (par des objets de discours comme les grammaires) dont il s’agit d’envisager différentes facettes :
- constitution même des outils linguistiques et prise en compte de leur historicité : c’est à quoi ressortit l’histoire des concepts et des formes, y compris à travers l’étude de la discursivité grammairienne ;
\\- étude des effets de la mise en œuvre de cet outillage : sur les pratiques langagières (invention de la langue commune, régulation, normalisation, etc.) et sur les imaginaires (du grammairien ou du linguiste : institution de l’objet langue) ou des locuteurs natifs (articulation des savoirs épilinguistiques et métalinguistiques, conscience linguistique).