HISTOIRE DES THEORIES LINGUISTIQUES


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Ouvrages publiés / Published books

2015

Bulletin d'Études Indiennes n°32

Aussant, Émilie & Jean-Luc Chevillard (dir.), Bulletin d'Études Indiennes n°32 : Les études sur les langues indiennes. Leur contribution à l'histoire des idées linguistiques et à la linguistique contemporaine (Actes du workshop organisé à Potsdam, ICHoLS XI, 2008, Paris, Association Française pour les Études Indiennes, 2014, 313 p., ISSN 0761-3156, prix : 30 euros.

Ce numéro du BEI rassemble 15 articles issus d'un atelier consacré à l’histoire de la tradition indienne d’études sur le langage lors de la 11e édition du colloque ICHoLS (International Conference on the History of Language Sciences) qui s’est déroulée à Potsdam du 28 août au 2 septembre 2008. La tradition indienne d’études sur le langage, qui a des racines très anciennes, constitue un champ large de pratiques et de savoirs théoriques riches et variés. La grammaire de Pāṇini (l’Aṣṭādhyāyī) en est sans doute l’ouvrage le plus connu, mais cette tradition ne se limite pas à la grammaire : elle recouvre d’autres disciplines telles que, notamment, l’étymologie, la phonétique, la lexicographie, et a concerné, outre le sanskrit, un certain nombre de langues comme le tamoul, le kannada, le pali, etc. Il faut par ailleurs rappeler qu’à côté des nombreux lettrés indiens spécialistes de ces disciplines (tels que Kātyāyana, Patañjali, Bharthari, Candra, Kaccāyana, Nāgeśa, etc.), nombre de savants du monde entier ont été, pendant au moins deux siècles, très impliqués dans l’étude des disciplines indiennes portant sur le langage (Kielhorn, Böhtlingk, Renou, Thieme, Beschi, Gundert, pour n’en mentionner que quelques-uns). Enfin, le contact avec la langue sanskrite (et ses descriptions) a profondément influé sur le développement de la grammaire comparée et la linguistique générale en Occident ; l’importance historique des travaux de Bopp, Whitney, Bloomfield, etc. en témoigne. Le principal objectif de l’atelier de 2008 était de donner un aperçu de la contribution que représente la réflexion sur les langues indiennes (sanskrit et tamoul, principalement) pour l’histoire des idées linguistiques ainsi que pour la linguistique contemporaine, que cette réflexion soit native ou non. Chacun des 15 articles réunis illustre de manière concrète une ou plusieurs manifestations de cette contribution.

La traduction dans l'histoire des idées linguistiques

Aussant, Émilie (dir.), La traduction dans l'histoire des idées linguistiques. Représentations et pratiques, Paris, Geuthner, 2015, 276 p., ISBN 978-2-7053-3918-0, prix : 34 euros.

Pourquoi, comment et dans quel contexte le transfert d’une langue à l’autre a-t-il été appréhendé par les théoriciens du langage (des tout premiers grammairiens, philosophes, exégètes, lexicographes, poètes… aux linguistes contemporains) et comment l’ont-ils, éventuellement, eux-mêmes pratiqué au cours de l’histoire ? Les articles réunis dans cet ouvrage donnent, dans une perspective à la fois épistémologique et transculturelle, un aperçu des représentations et des pratiques de la traduction que les théoriciens du langage d’aires culturelles diverses ont pu élaborer. Préface de Sylvain Auroux. Contributions de Sylvie Archaimbault, Émilie Aussant, Jean-Luc Chevillard, Christoph Harbsmeier, Aimée Lahaussois, Frédéric Lambert, Jacqueline Léon, Francine Mazière, Valelia Muni Toke, Valérie Raby, Bruno Rochette, Ekaterina Velmezova et Eva Wilden.

Histoire de l'automatisation

Léon, Jacqueline, Histoire de l'automatisation des sciences du langage, Lyon, ENS éditions, 2015, 218 p., ISBN 978-2-84788-653-5, prix : 19 euros.

Cet ouvrage, consacré à l'histoire de l'automatisation mathématisation des sciences du langage, se situe en histoire et épistémologie des sciences du langage. Il s'inscrit dans l’histoire du récent. Deux moments sont distingué : la traduction automatique dans les années 1950, et les études sur corpus informatisés dans les années 1990 avec le développement inédit des ordinateurs. La traduction automatique, issue des sciences de la guerre, a été conçue comme technologie de guerre froide aux États-Unis pour fournir des traductions en série des travaux soviétiques. Elle a été conçue en dehors de la linguistique. L’ouvrage s’attache à montrer, selon une approche comparative, comment les sciences du langage ont intégré cette technologie pour amorcer leur automatisation. Cette intégration revêt diverses formes selon les traditions culturelles et linguistiques des pays impliqués (États-Unis, ex-URSS, Grande-Bretagne et France). Les études sur corpus au contraire se situent dans la continuité de thématiques familières aux sciences du langage, notamment l’étude des textes, écrits et oraux, et du lexique.Informations complémentaires

Benveniste

Benveniste, Emile, Langues, cultures, religions, Edition et introduction de Chloé Laplantine et Georges-Jean Pinault, Limoges, Lambert-Lucas, 2015, 380 p., ISBN 978-2-35935-099-9, prix : 30 euros.

Émile Benveniste a longtemps partagé son temps entre le Collège de France, où son cours a donné naissance aux articles des Problèmes de linguistique générale I et II (1966 et 1974), et l’École Pratique des Hautes Études, où son cours a donné naissance aux articles ici réunis… Frédéric Deloffre disait en 68: «Je ne comprends pas cette histoire de linguistique générale. Existe-t-il une langue générale, dont on pourrait faire la science ? Non, il n’existe que des langues particulières, dont on ne peut faire que des linguistiques particulières.» C’est de ces linguistiques particulières que parlent les 34 articles (1930-1968) recueillis dans le présent volume. http://www.lambert-lucas.com/IMG/pdf/tdm_benveniste22.pdf

Bédouret-Larraburu, Sandrine & Chloé Laplantine (eds), Emile Benveniste : vers une poétique générale. Presses Universitaires de Pau et des Pays de l’Adour, collection Linguiste et littérature 2, 2015, 234 p., ISBN 2353110592, prix : 20 euros.

Émile Benveniste (1902-1976), grand linguiste français du XXe siècle, spécialiste avant tout du domaine indo-européen et auteur d’une linguistique générale qui reste un fondement pour la réflexion sur le langage et les langues, s’est intéressé toute sa vie au langage poétique. Cet intérêt apparaît ponctuellement dans ses travaux sur le langage, les langues et cultures ou encore dans quelques textes plus « littéraires ». Ses travaux de linguistique générale ouvrent déjà, en eux-mêmes, sur le problème du langage poétique, et permettent de faire du poème un champ de réflexion possible pour le linguiste. On sait maintenant, grâce à la publication de ses manuscrits sur « la langue de Baudelaire », qu’il avait engagé l’écriture d’un important travail critique sur cette question : « La théorie de la langue poétique est encore à venir . Le présent essai a pour but d’en hâter un peu l’avènement ». Ce volume cherche à mettre en regard les travaux inachevés, parvenus jusqu’à nous sous forme de notes manuscrites, avec les Problèmes de linguistique générale. Il constitue les actes du colloque « Émile Benveniste et la littérature » qui s’est tenu en avril 2013 à Bayonne. Les contributions rassemblées ici questionnent de manières diverses le rapport d’un linguiste avec le langage poétique, ses méthodes d’investigation, ses préoccupations terminologiques, et poursuivent en même temps, avec lui, la recherche actuelle d’une poétique.

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