Bernard Colombat

bernard.colombat [at]linguist.univ-paris-diderot.fr

Né le 13 août 1948

Fonction actuelle

Professeur émérite à l’Université de Paris. Fonctions antérieures : professeur à l’Université Stendhal – Grenoble 3, puis à l’ENS Lettres & Sciences Humaines (2001-2005).

Travaux - ouvrages - articles - réalisations

Historique de la recherche dans ses grandes lignes

Premiers travaux

Mes travaux personnels ont toujours été inscrits dans le cadre du laboratoire d’ Histoire des Théories Linguistiques (UMR 7597), CNRS-Université Paris Diderot. Ils ont d’abord porté sur l’histoire de la tradition grammaticale latine. La rédaction d’une thèse de troisième cycle sur la théorie des propositions incidentes à Port-Royal (1979, dir. Jean-Claude Pariente), puis d’une thèse d’État (juin 1991 [Les figures de construction dans la syntaxe latine (1500-1780), Peeters, 1993], dir. Jean-Claude Chevalier) ont eu pour objet l’étude de la syntaxe latine en France sur la période allant de la Renaissance aux Lumières. Le but poursuivi a été à la fois : i) de montrer comment la prise en compte, même implicite, des contraintes des vernaculaires entraînait une mutation profonde dans la description de la langue latine héritée de l’Antiquité ; ii) d’étudier le rapport réciproque entre théorie syntaxique et pédagogie.

Un second livre intitulé La grammaire latine en France à la Renaissance et à l’âge classique : Théories et pédagogie (Grenoble, ELLUG, 1999) a eu pour objet de présenter l’évolution de l’ensemble de la grammaire latine en France durant la période considérée. Après une présentation de la forme matérielle des ouvrages, il s’est attaché au traitement des parties du discours, de leurs « accidents » (catégories afférentes), de la morphologie et de la syntaxe.

Direction de travaux collectifs transversaux

Dans le cadre de l’UMR 7597, des programmes transversaux nous ont permis d’étudier dans plusieurs traditions l’élaboration de concepts fondamentaux, comme la notion de partie du discours (Langages, 92, 1988) ou celle d’adjectif (HEL, 14/1, 1992). Le métalangage et la terminologie linguistique ont fait l’objet, à Grenoble (mai 1998), d’un colloque dont les actes (68 contributions) ont été publiés à Leuven (2 vol., Peeters, 2001).

La constitution d’un Corpus représentatif des grammaires et des traditions linguistiques (HEL, hors série 2 et 3, 1998-2000), maintenant en ligne (http://ctlf.ens-lyon.fr) nous a permis de rassembler, sous la forme de 540 notices rédigées par 123 auteurs (devenues 750 notices rédigées par 190 auteurs), des données à la fois factuelles et théoriques sur des ouvrages fondateurs des traditions linguistiques occidentales (langues européennes anciennes et modernes) et orientales (Chine, Inde, Japon).

Direction de bases de données

Le CTLF (Corpus de textes linguistiques fondamentaux) depuis 2004 et le DHTL

Le CRGTL a donné lieu au programme CTLF (Corpus de textes linguistiques fondamentaux) développé avec Arnaud Pelfrêne et l’ENS de Lyon dans le cadre d’un projet CPER (2004-2007), puis d’un projet DETCOL (Développement et exploitation textuelle d’un corpus d’œuvres linguistiques) financé par l’ANR (2007-2011). En évolution constante, le CTLF est un projet encyclopédique visant l’exploration des grands textes linguistiques du passé et se présentant sous la forme d’un portail comportant cinq sites : des notices descriptives (750) d’ouvrages représentatifs du développement de la description des langues ; une bibliographie de plus de 4200 titres ; une base d’images (194 volumes accessibles par une table des matières dynamique) ; une base de 808 textes sous forme numérique (plus de 30000 pages) ; une base d’articles relatifs au développement du projet. En collaboration avec Gilles Souvay (ATILF), a été ouvert un programme FRANTEXT-CTLF permettant l’interrogation de la plupart de ces textes (756) grâce au formulaire d’interrogation FRANTEXT sous une forme modifiée (ouverture : octobre 2013).

En association avec le CTLF, a été développé le projet de Dictionnaire historique de la terminologie linguistique (DHTL), visant à établir l’historique de la nomenclature de base de la linguistique. Développé en collaboration avec Aimée Lahaussois, il comporte des ébauches d’articles actuellement testés en ligne sous une forme Wiki et centrés sur les termes désignant les parties du discours. Ce programme a fait l'objet d'un séminaire régulier et a donné lieu à une publication centrée sur l'Histoire des parties du discours (dir. B. Colombat & A. Lahaussois, 2019, Leuven, Peeters, Orbis / Supplementa 46).

Le Corpus des grammaires françaises, des remarques et des traités sur la langue, Garnier Électronique, ouvert en 2011

Le projet comporte deux volets : Grammaires françaises (direction B. Colombat et J.-M. Fournier) ; et Remarques sur la langue française (direction W. Ayres-Bennett). Il s’agit d’une base de données des grammaires, des remarques et des traités sur la langue française comportant les textes les plus connus et les plus diffusés, mais également de nombreux textes mineurs, tout aussi représentatifs du climat intellectuel et de l’outillage conceptuel d’une époque, et par là propres à permettre l’appréhension empirique d’une tradition. Les textes sont enrichis par un balisage répondant au cahier des charges imposé par l’interrogation dans des champs comme : le métalangage, les exemples et la langue dans laquelle ils sont donnés, les citations, les auteurs cités (classés selon 5 critères), etc.

Une première tranche de la base a été publiée à l'été 2011, comportant les grammaires françaises de la Renaissance (17 auteurs, 21 textes), celles du XVIIe siècle (12 textes) et une sélection de Remarques (11 auteurs, 15 textes), le tout représentant 3,3 millions de mots, 35,7 millions de signes (balises comprises) et 15000 pages.

En utilisant la même procédure, nous lançons actuellement le troisième segment, portant sur des textes complémentaires de remarques (XVIIe et XVIIIe s., dir. W. Ayres-Bennett) et les grammaires du XVIIIe siècle (dir. B. Colombat). Pour ces dernières, la première phase (surlignage des textes) a été terminée en juin 2015. La liste des titres retenus comporte 24 ouvrages [sur lesquels travaillent 23 préparateurs]: par ordre chronologique, Régnier-Desmarais, Abbé François-Séraphin (1706) Traité de la Grammaire françoise [N. Fournier]; Buffier, le Père Claude (1709) Grammaire françoise sur un plan nouveau [C. Pagani-Naudet]; Vallange, de (1721) Grammaire françoise raisonnée, qui ensègne la pureté et la délicatesse de la langue [M. Lecolle]; Malherbe, V. (1725) La langue française expliquée dans un ordre nouveau [O. Leclercq]; Du Marsais, César Chesneau (1729-1756), 4 textes divers et 147 articles de l’Encyclopédie [B. Colombat, P. Daniel]; Restaut, Pierre (1758 [1730]) Principes généraux et raisonnés de la Grammaire française [F. Lefeuvre]; Du Châtelet, Émilie (ca 1736-1749) Grammaire raisonnée, ms. [F. Douay]; Vallart, Abbé Joseph (1744) Grammaire Françoise [A. Díaz Villalba]; Girard, Abbé Gabriel (1747) Les vrais Principes de la Langue françoise [J.-M. Fournier]; Sauvage de Villaire (1749) Abrégé de la grammaire françoise pour ceux qui n'ont point étudié [N. Minerva]; Wailly, Noël-François de (1786 [1754]) Principes généraux et particuliers de la langue française [B. Combettes, M. Odoul]; D’Acarq, Jean-Pierre (1760) Grammaire française philosophique, 2 vol. [A. Elalouf]; Beauzée, Nicolas (1767) Grammaire Générale [B. Colombat, V. Raby]; Condillac, Étienne Bonnot de (1775) Grammaire [Tome I du Cours d’étude pour l'instruction du Prince de Parme] [L. Nobile]; Condillac, Étienne Bonnot de (1782) Cours d’étude, vol. I : Grammaire [M. Pécharman]; Domergue, Urbain (1791 [1778]) Grammaire française simplifiée [A. Gautier]; Lhomond, Charles-François (1790 [1780]) Elémens de grammaire françoise [S. Piron]; Fauleau (1786) Métaphysique de la langue françoise [P. Boutan]; d’Açarq, Jean-Pierre (1787) Remarques sur la Grammaire françoise de M. de Wailly [A. Elalouf]; Fabre, Abbé (1787) Syntaxe française, ou nouvelle grammaire simplifiée [M. Berré, S. Piron]; Bonté, André [en religion, le Père François-Xavier, Capucin de Rouen] (1788) Grammaire françoise raisonnée [B. Bouard] ; Bauchaint (1789) Principes de la langue française… à l’Usage des Demoiselles [J.-Ph. Saint-Gérand, S. Piron]; Harris, James (1796), Hermès, ou Recherches philosophiques sur la grammaire universelle, ouvrage traduit de l'anglais de Jacques Harris, avec des remarques et des additions par François Thurot [A. Bertin, J.-J. Romeuf, B. Colombat]; Domergue, Urbain (1798-1799) Grammaire générale analytique [A. Gautier]. 90% des textes ont été traités. Il reste à compiler les thésaurus.

Transmission pédagogique

Nous avons publié (en 2010), J.-M. Fournier, C. Puech et moi-même, pour Klincksieck, dans la collection « 50 questions », un ouvrage destiné aux étudiants, Histoire des idées sur le langage et les langues (3e tirage, 2019), visant à donner un aperçu général du domaine de l’histoire des théories linguistiques : il s’agit d’un ouvrage de vulgarisation, mais dans lequel nous ne renonçons pas à aborder des questions inédites, dans des domaines encore parfois peu défrichés. Une traduction de l'ouvrage en portugais est parue à Sao Paulo en mai 2017 sous le titre: Uma história das ideias linguísticas (Editora Contexto).

La tradition grammaticale latine : l’antiquité

Dans le domaine de l’Antiquité occidentale, nous avons préparé un ouvrage sur Bilinguisme et terminologie grammaticale gréco-latine issu du colloque de Lyon (avril 2002), avec L. Basset, F. Biville, P. Swiggers et A. Wouters. L’ouvrage (21 contributions, 4 index) paru en 2007 (Leuven, Peters) porte sur le transfert de la terminologie grammaticale grecque à la terminologie grammaticale latine. Plus généralement, il s’agit de montrer l’importance des deux langues classiques dans la constitution de toute la terminologie linguistique occidentale.

Nous avons, M. Baratin, L. Holtz et moi-même, travaillé à la publication des actes du colloque consacré à Priscien (Lyon, ENS Lettres & Sciences Humaines, octobre 2006). Alors que cet auteur est un des pères de la tradition grammaticale occidentale, avec notamment les livres 17 et 18 de son Ars contenant la première syntaxe latine, son œuvre est pourtant encore largement méconnue. Soucieux de dépasser la simple compilation des communications du colloque, nous avons voulu faire un livre de référence sur cet auteur, véritable bilan des recherches actuelles. L’ouvrage (42 textes, XIX + 770 pages) est paru en 2009, chez Brepols.

Je participe au séminaire de traduction de l'Ars Prisciani (appellation préférable à celle d'Institiones grammaticae), dans le cadre d’un programme sur l’édition et la traduction des grammairiens latins, dans un groupe animé par Marc Baratin et qui a pris le nom d’Ars grammatica. Nous avons réalisé la traduction, l’annotation et l’indexation du livre XVII (le premier livre sur la syntaxe), paru chez Vrin en 2010 (coll. Histoire des doctrines de l’antiquité classique). Un second volume (paru en 2013) comporte la traduction des livres XIV (la préposition), XV (l’adverbe) et XVI (la conjonction). Un 3e volume, la traduction du livre XVIII (le second livre consacré à la syntaxe), est paru chez Vrin en décembre 2017. Le 4e volume, contenant la traduction des livres sur les parties du discours hybrides: participe (livre 11) et pronom (livres 12 et 13), est paru en janvier 2021. Nous travaillons à la traduction du livre 8, sur le verbe.

La tradition grammaticale latine : la Renaissance

En collaboration avec M. Peters (Namur), a été publiée chez Droz (THR, 2009) une traduction française du Mithridates de Conrad Gessner (1555), avec une introduction, des notes abondantes et six index. Il s’agit d’une des premières descriptions des langues du monde, comportant 29 versions du Notre Père, et de nombreux fragments de langues difficiles d’accès, que nous avons soumis pour expertise à des informateurs-spécialistes.

Cette traduction a été accompagnée par la publication presque simultanée d’un numéro de la revue HEL (30/2, 2008) que j’ai dirigé et qui a été consacré au thème : Les langues du monde à la Renaissance. Ce numéro comporte 7 articles rédigés par des chercheurs internationaux qui traitent du développement de la « grammaire missionnaire » et des premières descriptions des langues « exotiques », ou encore peu décrites par les occidentaux, telles que le slovène, les langues amérindiennes ou les langues orientales (la langue « indienne » avec les problèmes que pose alors ce mot, le chinois, le tagalog, le japonais).

Le De causis linguae Latinae de Jules-César Scaliger (1540) est un ouvrage majeur de la linguistique de la Renaissance, Scaliger entreprenant de refonder la description de la langue latine sur des bases philosophiques. Son influence a été durable. Cette traduction, conduite par P. Lardet avec G. Clerico et moi-même, est un travail de très longue haleine, en raison de la difficulté du texte et du souci de le situer le plus exactement possible dans la tradition linguistique. Le premier volume comporte une introduction, divisée en deux volets (le premier [P. Lardet] vise à situer l'auteur dans son contexte philosophique, le second [G. Clerico et B. Colombat] présente l'oeuvre comme inscrite dans l'histoire des théories linguistiques), le texte latin, des notes critiques sur l'établissement de ce texte, neuf index et une bibliographie de plus de 600 titres. Le second comporte l’ensemble de la traduction avec une abondante annotation qui vise à replacer le De causis dans le contexte de son élaboration et de sa rédaction. L'ouvrage (2224 p.) est paru à Genève, chez Droz (Travaux d’Humanisme et Renaissance, 594), en février 2019. Il a obtenu le prix Jean-Charles Perrot 2019 (Académie des Inscriptions et Belles Lettres).

J'ai participé également à la traduction commentée du De Latinitate falso suspecta d’Henri Estienne (1576), sous la direction de D. Trudeau, avec C. Barataud et B. Moreux. L’ouvrage est intéressant car H. Estienne y soutient que beaucoup de termes latins supposés « suspects », c’est-à-dire non classiques, par ses contemporains, sont en fait des termes classiques, voire archaïques (prisci). C’est donc à une révision de la conception de la latinité que procède H. Estienne, textes à l’appui. Le texte, fourni en latin et en traduction, avec une annotation et des index, est paru en août 2020.

La tradition grammaticale française

Je me suis intéressé au transfert du modèle latin à la tradition grammaticale française. Une traduction de la Gallicae linguae institutio de Jean Pillot (1561), avec introduction et annotation (Paris, Champion, 2003) a permis de faire le point sur un certain nombre de questions techniques de la première grammaire française, encore fortement inspirée du modèle latin. Le travail s'est poursuivi avec l’édition critique du Donait françois commandité par John Barton (cf. infra), et continuera avec celle de la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal, en collaboration avec J-M. Fournier et S. Auroux. Dans le même cadre conceptuel, un numéro de la revue Langue française (139, 2003) a été consacré à la La grammatisation du français : qui que quoi vs qui(s) quod entre XVI e et XVIII e siècles.

Le Lexicon grammaticorum est une vaste bibliographie de linguistes de toutes les époques et de tous les pays dirigée par H. Stammerjohann et dont la 1re édition (responsable pour la partie française : S. Auroux) a été publiée chez Niemeyer en 1996. J’ai été responsable de la révision et de l’augmentation de la partie française pour la deuxième édition. Celle-ci est parue en deux volumes en juin 2009. Aux 132 articles (tous révisés) de la première édition se sont ajoutés 35 nouveaux articles, pour la seule partie consacrée aux linguistes francophones.

De nombreux travaux ont été conduits dans le domaine de l’histoire de la grammaire française depuis les études fondatrices de Jean Stéfanini (1962) et de Jean-Claude Chevalier (1968) ; le champ de l’histoire des théories lui-même s’est organisé et structuré, avec notamment la création de revues ; les résultats se sont accumulés ; les questions soulevées ont évolué et se sont diversifiées (histoire de concepts, modalités d’émergence d’une notion, conséquences de l’outillage d’une langue comme le français, etc.). Dans un premier temps, nous avons, J.-M. Fournier, V. Raby et moi-même, organisé un colloque préparatoire, Vers une histoire générale de la grammaire française, Matériaux et perspectives, dont les actes sont parus en novembre 2012 chez Champion (45 articles, 895 p.). La seconde étape consistera dans la préparation d’un ouvrage collectif qui présentera à la fois une synthèse et un prolongement de ces travaux, de façon à offrir un panorama aussi complet que possible de l’histoire des concepts, de la terminologie, des problèmes linguistiques abordés, de la typologie des ouvrages, des formes et des genres du discours grammairien.

En 2014, j'ai proposé une édition du Donait français dont Johan Barton dit avoir demandé la rédaction à « plusieurs bons clercs » parlant le français de Paris et qui est considéré comme la première grammaire française. Il ne subsiste plus de ce court texte (certainement incomplet) qu’une copie dans un manuscrit du premier quart du XVe siècle (ms. 182, Codrington Library, Oxford). Destiné à apprendre aux Anglais le « doux français » de Paris, il est en fait rédigé en anglo-normand. Sa structure est originale : après un court préambule, il traite successivement : (1) des lettres et des règles phonétiques ; (2) des « accidents » des parties du discours (les catégories linguistiques) ; (3) des parties du discours (seuls sont traités le nom, le pronom et le verbe). Son importance est due au fait qu’il est considéré comme le point de départ de la tradition grammaticale française. L'édition proposée comporte: une introduction; le texte en 4 versions: en premier vis-à-vis, fac-similé et transcription ligne à ligne; en second vis-à-vis, transcription adaptée et traduction en français moderne, avec notes donnant les textes sources (Donat, Priscien) ou les textes proches (notamment les traductions françaises de Donat); une bibliographie; un index des termes grammaticaux; un index des mots cités.

Une collection, intitulée Descriptions et théories de la langue française, dirigée par J.M. Fournier et moi-même a pour but de proposer des éditions commentées des textes, grammaires et remarques, afférents à la langue française. Dans ce cadre, est parue, en 2014, la Grammaire française/ French Grammar de Claude Mauger (éd. V. Raby). Dans une série de cette collection, dirigée par W. Ayres-Bennett, sont parues, en oct. 2018, les Remarques sur la langue françoise de Vaugelas (éd. W. Ayres-Bennett) et la Liberté de la langue françoise dans sa pureté de Scipion Dupleix (éd. D. Kibbee & M. Keller). Les éditions critiques de la Grammaire et syntaxe françoise de C. Maupas (éd. N. Fournier) et l'Essay d'une parfaite grammaire de la langue françoise de L. Chiflet (éd. C. Pagani-Naudet) sont parues en avril 2021. L'édition de la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal (A. Arnauld et C. Lancelot) est annoncée pour 2023. Sont prévues également des éditions de la Nouvelle méthode italienne et de la Nouvelle méthode espagnole de Claude Lancelot.

La tradition de la grammaire comparée

Le programme CTLF a permis une numérisation de qualité du Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes de Ferdinand de Saussure. Nous voudrions en tirer une édition critique avec Gabriel Bergougnioux et Charles de Lamberterie. L’importance de l’ouvrage est connue : Antoine Meillet a dit du Mémoire qu’il était « le plus beau livre de grammaire comparée qu'on ait écrit ». C'est à la fois le triomphe de la méthode comparative et un dépassement de la comparaison (cf. Charles de Lamberterie, CTLF, notice 5213). L’édition critique de cet ouvrage (dont il existe plusieurs fac-similés récents, mais sans appareil critique) comportera une introduction à plusieurs voix, des annexes et une bibliographie (qui n'existe pas dans l'édition originale).

Résumé des projets à moyen terme

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